À quel moment nos petits rituels peuvent-ils nous jouer des tours ? Plaisir, habitudes ou compulsion, comment faire le point sur notre façon de consommer ?
Boire un verre entre amis, savourer un dessert maison, partager un bon repas en famille… Ces instants font partie des petits plaisirs de la vie. Pourtant, il peut arriver que ces moments de légèreté glissent subtilement vers une habitude, voire une forme de compulsion. Où est la frontière ? Comment repérer ce basculement, souvent silencieux mais profond ? Et surtout, comment retrouver une relation sereine à l’alcool, au sucre ou à la nourriture en général ?
Dans cet article, je vous propose un regard positif et bienveillant sur ces questions que nous nous posons tous à un moment donné. Suis-je encore dans le plaisir, ou suis-je en train de compenser et de répéter un geste automatique qui ne me nourrit plus vraiment ?

Faire la différence entre le plaisir et la compulsion
Le plaisir, c’est ce qui nous met en joie, ce qui est choisi, savouré, vécu en pleine conscience. Il est ponctuel, entouré d’émotions agréables, et ne laisse pas de malaise ensuite.
La compulsion, au contraire, c’est ce qui s’impose. Un geste que l’on fait sans trop savoir pourquoi, de manière répétitive, parfois même sans en avoir vraiment envie. La compulsion est très souvent suivie de culpabilité ou de frustration.
Exemples concrets :
- Boire une coupe de champagne pour fêter une bonne nouvelle, en trinquant avec légèreté, c’est du plaisir.
- Ouvrir une bouteille de vin seul(e) chaque soir « pour décompresser », peut révéler une habitude ancrée, voire une forme de dépendance.
- Manger une pâtisserie lors d’un goûter partagé, c’est du plaisir. Finir machinalement un paquet de biscuits en scrollant sur son téléphone, sans même les savourer… ça frôle la compulsion.
Pourquoi et comment on peut glisser du plaisir à la dépendance ?

Le glissement est souvent progressif et insidieux. Il se produit quand on ne consomme plus pour le goût ou la convivialité, mais pour calmer une tension intérieure, un stress, une solitude ou une fatigue émotionnelle…
Notre cerveau, associant la substance (alcool, sucre, etc.) à un soulagement temporaire, crée un automatisme. Ce qui était festif au départ devient une stratégie de gestion émotionnelle de moins en moins efficace, mais de plus en plus présente.
Ce glissement peut être favorisé par :
- Une période de fatigue ou de stress chronique (rythmes de travail intense, pression pro…).
- Un isolement social ou affectif.
- Une perte de repères (déménagement, changement de rythme, rupture…).
Comment nos habitudes, même cachées, peuvent nous jouer des tours ?

Certaines habitudes semblent anodines : un verre « juste pour accompagner le repas », un carré de chocolat « pour finir la journée ». Pourtant, à force de répétition, elles peuvent devenir des rituels difficiles à remettre en question.
Le problème n’est pas le verre ou le carré de chocolat. Le vrai enjeu, c’est : suis-je libre de m’en passer ? Si la réponse est non, alors il y a peut-être là une habitude plus forte que vous, une forme de dépendance douce mais bien présente.
Exemples de signaux à observer :
- Se sentir irrité·e ou nerveux·se à l’idée de ne pas avoir sa consommation habituelle.
- Se justifier intérieurement : c’est rien, tout le monde fait ça.
- Ressentir une perte de contrôle : je ne voulais pas… et pourtant, j’ai encore cédé.
Comment retrouver le plaisir de consommer ?

Heureusement, il est tout à fait possible de revenir à une consommation choisie, consciente, joyeuse. Il ne s’agit pas forcément de tout arrêter, mais de se reconnecter au plaisir véritable, celui qui fait du bien, sans lendemain difficile.
Voici quelques pistes pour y revenir :
- Faire une pause : quelques jours ou semaines sans consommer (alcool, sucre…) permet de remettre les compteurs à zéro et d’observer son rapport à la substance.
- Prendre le temps de savourer : déguster lentement, dans un cadre agréable, redonne de la valeur à l’expérience.
- Explorer d’autres sources de plaisir : marcher, rire, danser, créer, partager un moment… Le plaisir ne se trouve pas que dans une assiette ou dans un verre !
- Se poser les bonnes questions : est-ce que j’en ai vraiment envie ? Est-ce devenu un réflexe ? Puis-je m’en passer sans difficultés ou pas ?
Exemples concrets pour retrouver le plaisir et éviter la compulsion :
- Troquer un apéro alcoolisé quotidien contre un mocktail ou une boisson pétillante sans alcool et constater la différence d’énergie.
- Reprendre goût à la cuisine maison en préparant un dessert de saison qu’on savoure avec ses proches.
- Se challenger : et si je faisais trois semaines sans sucre raffiné pour voir l’effet sur mon moral ?
Plaisir et compulsion : à retenir
Notre rapport à l’alcool et à la nourriture est complexe, mouvant et profondément humain.
L’idée n’est pas de se juger, mais d’apprendre à s’écouter et à s’observer avec curiosité et bienveillance.
Retrouver la liberté dans ses choix, c’est reprendre le pouvoir sur son quotidien. C’est aussi se donner l’occasion de renouer avec le vrai plaisir – celui qui élève, qui relie, qui fait du bien au corps comme à l’esprit – au cœur de sa vie.
Besoin de faire le point sur votre consommation d’alcool ou de sucre ?
N’hésitez pas à réserver un bilan sobriété pour avancer sereinement vers vos objectifs.