Avant de pouvoir arrêter l’alcool, il faut avant tout en ressentir profondément l’envie. Cette envie, parfois timide ou confuse au départ, mérite qu’on lui laisse de la place et du temps pour grandir.
Décider d’arrêter de boire n’est pas une impulsion ni une simple résolution : c’est un véritable cheminement intérieur, souvent fait de doutes, d’émotions, et de peurs.
Arrêter l’alcool, c’est apprendre à se redécouvrir, à se respecter, à reprendre confiance. C’est un pas vers plus de liberté, mais aussi vers plus de douceur pour soi.
Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon des solutions existantes pour vous accompagner sur ce chemin ; à votre rythme, avec patience, lucidité et compassion.
Se donner du temps pour arrêter l’alcool

Comme pour un deuil, arrêter l’alcool est jalonné d’étapes plus ou moins conscientes et pas toujours agréables. Savoir que l’arrêt de l’alcool n’est pas linéaire est primordial avant de se lancer vers la sobriété. Il faut vous donner du temps pour réfléchir à votre désir de sobriété et aux moyens que vous voulez mettre en place pour y arriver.
Il faut également du temps pour renoncer à tous les bénéfices secondaires « offerts » par l’alcool. Ces bénéfices sont en réalité trompeurs : ils soulagent à court terme, mais entretiennent une forme de dépendance émotionnelle. Pour votre cerveau, ces bénéfices semblent pourtant bien réels : c’est pourquoi il faut parfois du temps pour s’en détacher. Je pense par exemple au côté à la fois « rassurant » et anxiolytique de l’alcool. En arrêtant de boire, vous allez devoir composer « sans » et ce n’est pas facile. Pour arrêter l’alcool, il faut faire preuve de patience et de bienveillance envers soi-même. Prenez également du temps pour élaborer un plan et pour vous préparer aux changements.
Donnez-vous la permission d’avancer lentement. Chaque réflexion, chaque prise de conscience, chaque petit pas compte sur ce chemin vers la sobriété.
Accepter les « échecs »
Arrêter l’alcool demande du temps mais également beaucoup d’humilité. Les « échecs » font, dans la grande majorité des cas, partie du processus de sobriété. Arrêter de boire demande de la volonté mais pas uniquement. Il faut développer de nombreuses compétences et accepter beaucoup de changements dans un parcours de sobriété. Accéder à la sobriété est un vrai parcours du combattant.
Dans ces conditions, il est tout à fait normal que plusieurs tentatives soient nécessaires pour réussir à arrêter l’alcool. Gardez à l’esprit que chaque « défaite » vous rapproche de votre objectif. Chaque expérience vous apprend une leçon utile pour la suite. Ne croyez pas que vous n’y arriverez jamais juste parce que vous n’avez pas réussi la première fois, ni même la deuxième.
L’essentiel est de ne pas renoncer à votre objectif. Même si tout ne se passe pas comme prévu (et rien ne se passe jamais comme prévu) dans votre parcours de sobriété, ne renoncez pas. Car, à la fin, croyez-moi, vous ne regretterez jamais d’avoir arrêté de boire. Vous ne regretterez jamais vos efforts, ils en valent le coup.
Vous n’aurez peut-être pas un parcours parfait, mais vous aurez un parcours vrai ; et c’est cela qui compte.
En parler à son médecin généraliste

A mon sens, la première porte à pousser quand on veut arrêter l’alcool est celle de son médecin généraliste. Il vous connaît bien et saura vous conseiller en fonction de votre profil. Ce professionnel de santé pourra vous prescrire une cure, un traitement adapté ou vous réorienter vers un autre professionnel de santé selon vos besoins. En outre, il pourra également réaliser un examen complet et demander des analyses sanguines qui permettront de savoir quel est votre état de santé au début de votre sevrage. Ces informations peuvent être à la fois utiles et nécessaires. Si vous n’avez pas de médecin attitré, c’est peut-être le moment pour rencontrer un généraliste et faire le premier pas vers votre sobriété.
Rencontrer un addictologue pour arrêter de boire
Si vous n’avez pas le courage de parler de votre addiction à votre médecin généraliste, justement parce que vous le connaissez trop, vous pouvez vous tourner vers un CSAPA. Les Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie sont présents sur tout le territoire. Vous pouvez les appeler directement et solliciter un premier rendez-vous pour vous faire accompagner. Vous pourrez bénéficier de consultations gratuites dispensées par des professionnels de l’addiction. Ces centres proposent de nombreux outils et solutions en fonction du profil de chaque patient.
Chercher des solutions en ligne
Pour vous aider dans votre démarche de sobriété, n’hésitez pas à faire des recherches. Il existe aujourd’hui de nombreuses ressources en ligne qui peuvent être utiles dans un parcours d’arrêt de l’alcool. Le site Alcool Info Service et son homologue belge Aide Alcool offrent de nombreuses informations pertinentes sur la consommation d’alcool, ses conséquences mais aussi les solutions de sevrage. Vous pouvez aussi écouter des podcasts ou émissions sur le sujet pour en savoir plus sur les addictions et les moyens de s’en sortir. Il n’existe pas une solution miracle pour arrêter de boire, il existe de nombreuses solutions. C’est à vous de trouver celles qui vous correspondront le mieux. N’oubliez pas que demander de l’aide est une preuve de courage, non de faiblesse.
Envisager de nouvelles solutions pour arrêter l’alcool

J’ai fondé ABC Sobriété en 2023, forte de mon histoire et de mon expérience de l’addiction. Quand j’ai voulu arrêter de boire, je n’ai pas trouvé d’accompagnement qui me corresponde vraiment. J’ai donc créé le support dont j’aurais eu besoin à ce moment-là : un programme bienveillant, concret et accessible, pour accompagner en douceur celles qui veulent reprendre le contrôle de leur vie. Ce programme s’adresse aux femmes qui, le plus souvent, boivent en cachette et tardent à demander de l’aide à cause notamment, de la culpabilité. Cette offre en ligne permet de cheminer vers la sobriété en confiance et librement.
En parallèle, je propose aux hommes, comme aux femmes un bilan sobriété qui permet de faire le point sur sa consommation d’alcool sans jugement, ni pression. Je ne suis pas une professionnelle de santé, et je ne me positionne pas comme telle d’ailleurs. Pour une personne dépendante, pouvoir parler de sa consommation, de ses doutes et de ses peurs à quelqu’un comme moi, qui a vécu un parcours d’addiction peut être une vraie porte ouverte vers le soin. A l’issue du bilan, je propose différentes options à chaque personne accompagnée en fonction de son profil et de ses besoins.
Se rapprocher d’associations
Il existe de nombreuses associations qui accompagnent les personnes qui le souhaitent dans leur parcours de sobriété. Elles sont souvent gérées par d’anciens alcoolodépendants et reposent sur la force du témoignage et du soutien par les pairs. Ainsi les Alcooliques Anonymes sont présents sur une grande partie du territoire et proposent des réunions en présence ou en ligne. L’anonymat est toujours respecté et les membres se soutiennent activement. La Croix Bleue est également très active et offre une approche différente de celle des A.A. Vous pouvez aussi trouver des associations moins connues près de chez vous. Renseignez-vous sur ces associations pour rejoindre celle qui correspondra le mieux à vos attentes.
Conclusion – Arrêter l’alcool
Si vous avez envie d’arrêter de boire mais que vous ne savez pas encore comment vous y prendre, offrez-vous du temps, de la patience et de la douceur.
Il existe de nombreuses solutions, mais la clé, c’est votre engagement envers vous-même.
Ne cherchez pas la perfection, cherchez le mouvement. Ne vous jugez pas, apprenez à vous faire confiance.
L’alcool vous a peut-être trompé, mais vous pouvez choisir aujourd’hui de vous faire ce plus beau cadeau : celui de la liberté retrouvée.
Vous n’êtes pas seul·e sur ce chemin. Et rappelez-vous : penser à arrêter, c’est déjà commencer à guérir. 🌿
Si, à la lecture de cet article, vous pensez que j’ai oublié des idées ou des pistes de réflexion, n’hésitez pas à me contacter pour compléter mon propos : laurence@abcsobriete.fr. Je suis ouverte à toutes les suggestions sur le sujet.
Prenez soin de vous.