Cet article a été écrit avec et grâce aux jeunes du groupe de Digoin, rencontrés lors d’un atelier “Addiction aux écrans” donné pour la Mission Locale du Grand Charolais.
Leur participation, leurs réflexions et leurs idées ont rendu ce moment incroyablement vivant et inspirant. En petits groupes puis tous ensemble, nous avons décortiqué les mécanismes de nos usages numériques et cherché des pistes concrètes pour mieux les apprivoiser. Grâce à leurs nombreuses idées, nous avons pu trouver des pistes d’amélioration pour redevenir maître de nos choix.
Parce qu’au fond, les écrans ne sont pas nos ennemis : tout est question d’équilibre, de conscience et de choix.

Les avantages et les inconvénients des écrans
Dès le début de l’atelier, les jeunes ont dressé un constat lucide et nuancé : les écrans font partie intégrante de notre vie quotidienne.
Côté positif, le binôme ayant travaillé sur cette thématique a relevé les points suivants :
- La facilité d’accès à l’information : journaux en ligne, médias…
- La possibilité d’apprendre, de se former : langues, sciences, informatique, culture, cuisine, tutoriels,
- La capacité de travailler à distance : télétravail mais aussi recherche d’emploi…
- L’ accès au divertissement : films, séries, jeux vidéos, réseaux sociaux,
- L’offre d’achat en ligne : nourriture, vêtements, accessoires…
- Et même des espaces de créativité et d’expression : photos, musique, graphisme.
Mais très vite, les inconvénients sont apparus mettant en avant :
- Les différents troubles liés à un excès d’écran : sommeil, attention, comportements et alimentaires.
- Le harcèlement via les réseaux sociaux notamment,
- Les dangers d’Internet : sites et logiciels malveillants, virus…
- Les fake news,
- Les risques d’arnaques,
- Les influenceurs via les réseaux sociaux : perte de discernement,
- La difficulté à décrocher et l’impact sur la santé mentale,
- Et cette impression de ne plus “vivre pleinement” ce qui se passe autour de soi.
Ce premier échange a posé le décor : l’addiction aux écrans n’est pas qu’une question de temps passé, mais surtout de rapport à l’outil.
Dans quelles situations j’utilise les écrans sans réfléchir
Un autre binôme a ensuite identifié les moments “automatiques”, ceux où l’écran devient un réflexe plus qu’un choix conscient.
Les jeunes ont cité des situations très concrètes :
- Au réveil, avant même de sortir du lit,
- Dans les transports ou les temps d’attente,
- Au volant,
- A table pendant les repas,
- Au travail,
- En se promenant,
- Pour rechercher une information,
- Devant la télé, usage en parallèle du portable et/ou de l’ordinateur
- Le soir avant de dormir,
- Ou encore dès qu’ils ressentent de l’ennui, du stress ou de la solitude.
Nous avons parlé de la dopamine, cette molécule du plaisir immédiat que notre cerveau recherche chaque fois qu’il reçoit une notification, un “like” ou une nouvelle vidéo.
Nous avons également échangé autour de la difficulté pour nos cerveaux sur-connectés de se concentrer et de réaliser des tâches qui demandent du temps.
Que me font ressentir les réseaux sociaux ?
Pendant ce temps d’échange, les jeunes ont partagé ce qu’ils ressentent en naviguant sur les réseaux : joie, curiosité, lien, mais aussi pression, comparaison et frustration.
Certains ont noté que les réseaux pouvaient parfois :
- Donner du plaisir : amusement, divertissement
- Être addictif,
- Rendre nomophobe,
- Influencer les réactions et les comportements,
- Pousser à l’achat,
- Donner un sentiment de jalousie et d’envie,
- Ou accentuer le sentiment d’isolement.
L’idée forte qui s’est dégagée : moins je regarde ce que font les autres, plus j’ai de temps pour construire ma propre vie.

Par quoi remplacer les écrans ?
La dernière partie de l’atelier a été tournée vers l’action et la créativité.
Le dernier petit groupe a imaginé des alternatives positives à l’usage des écrans.
Leurs idées ont été pleines d’énergie et de réalisme :
- Sortir marcher, faire du sport, bricoler, cuisiner.
- Retrouver le plaisir des jeux de société, des activités manuelles ou des moments passés entre amis.
- Jardiner, faire le ménage, travailler.
- Dessiner, écrire, écouter de la musique sans scroller.
- Passer du temps avec des animaux.
- Méditer mais aussi dormir.
- Ou simplement prendre du temps pour soi sans écran.
L’idée forte qui s’est dégagée : profite de ta vie avant que les écrans ne le fassent à ta place.

Des slogans forts pour lutter contre l’addiction aux écrans
En fin d’atelier, les jeunes ont laissé parler leur créativité à travers un exercice ludique : imaginer des slogans de prévention.
Leur mission : trouver des phrases courtes, percutantes et positives pour inviter à la déconnexion.
Ils ont proposé des messages à la fois drôles, percutants et pleins de sens, comme :
Lâche tes écrans, viens voir du vivant.
La lumière du soleil te bronze mieux que la lumière bleue.
La télé, c’est pas la santé.
Chaque groupe a présenté son slogan avec enthousiasme, prouvant que tous avaient compris le message essentiel :
la prévention peut aussi passer par la créativité et l’humour.
Atelier « Addiction aux écrans »
Cet atelier a été un moment d’échange sincère, où chacun a pu se questionner sans jugement.
Je tiens à remercier chaleureusement les jeunes de la Mission Locale du Grand Charolais pour leur implication, leur authenticité et leur créativité.
Leur participation active, leurs idées et leurs slogans ont donné à cet atelier toute sa richesse et sa force collective.
Ensemble, nous avons compris que l’enjeu n’est pas de tout couper, mais de reprendre la main : choisir quand, comment et pourquoi nous utilisons nos écrans.
Je propose régulièrement des ateliers de prévention sur les addictions (écrans, alcool, jeux, sucre…) ainsi que des conférences interactives en milieux scolaires, associatifs et professionnels, pour sensibiliser autrement, avec bienveillance et énergie positive.