Depuis que le Dry January existe, nous connaissons tous, ou presque, les bienfaits d’une vie sans alcool.
Un meilleur sommeil, plus d’énergie et une plus belle peau sont les avantages de la sobriété les plus souvent cités. Il existe d’autres bénéfices à arrêter de boire, souvent plus méconnus et pourtant aussi importants en matière d’équilibre global.
Un vrai gain « d’espace mental »
Le plus difficile, lorsqu’on est dépendant, c’est le temps et l’énergie consacrés à une perpétuelle négociation avec soi-même. J’appelle « négociation » ces moments où l’on pense à l’alcool, puis on se demande quand on commencera à boire, combien de verres… Ces pensées surviennent souvent très tôt dans la journée, et les résolutions évoluent à mesure que les heures passent. Une personne dépendante peut ainsi réfléchir à l’alcool, à sa consommation, à son envie de ne pas boire, puis à celle de boire, des dizaines de fois dans la journée. Ces pensées répétitives deviennent des parasites, perturbant à la fois le travail, les moments de repos, et les événements festifs, finissant par gâcher le quotidien. Le temps passé à négocier avec soi-même, dans le silence de son esprit, est presque toujours synonyme de souffrance et d’angoisse. Renoncer à l’alcool, c’est avant tout retrouver une sérénité perdue depuis longtemps. Il faut surmonter les premières semaines du sevrage pour redécouvrir cette légèreté d’esprit qui nous a tant manqué. Mais une fois ces difficultés dépassées, quel soulagement de ne plus être envahi par ces pensées incessantes et ingérables. C’est, selon moi, le plus grand bénéfice d’une vie sans alcool.
Le retour de la créativité
Une fois la sérénité retrouvée et l’espace mental libéré, l’une des plus grande joie est de gagner en créativité. Une vraie et belle créativité, remplie d’idées inédites et insoupçonnées durant la période de dépendance. Être sobre permet de s’ouvrir à de nouvelles expériences et de nouvelles façons de penser, ce qui favorise la créativité. On a, à tort, l’image de grands artistes à qui l’alcool permet de créer des œuvres incroyables. C’est donner un pouvoir imaginaire à l’alcool car ces mêmes artistes auraient certainement créé des œuvres encore plus exceptionnelles sans les effets délétères de l’alcool. La surconsommation engendre des incertitudes, des angoisses et une confusion mentale, mais elle ne favorise pas l’émergence de pensées harmonieuses et positives. La sobriété, elle, permet de gagner en créativité et de retrouver le plaisir d’imaginer et de concrétiser de belles choses.
La fin de la culpabilité
Le plus lourd des fardeaux à porter quand on boit est sans doute celui de la culpabilité. Culpabilité de ne pas réussir à vivre sans alcool mais aussi à ne pas être capable d’arrêter de boire. Il y a la honte de se sentir fragile voire instable. Pourquoi ai-je besoin de boire pour « y arriver » alors que les autres ont l’air de s’en sortir sans problème ? Pourquoi n’ai-je pas assez de volonté pour réussir à arrêter de boire ? La liste des questions que l’on se pose et de jugements portés sur soi-même est très longue quand on fait face à la dépendance. Si la société nous juge sévèrement, inutile de vous dire que nous nous jugeons encore plus sévèrement. De mon côté j’avais un regard terrible sur moi-même, sur mes faiblesses et sur mes soit-disant lacunes. Quand je buvais, je me détestais et j’avais honte de moi. Réussir à arrêter de boire m’a permis de me réconcilier avec moi-même et de ne plus vivre avec cette culpabilité qui m’étouffait littéralement. Arrêter l’alcool c’est à nouveau respirer profondément et être en capacité de s’aimer et d’aimer la vie qui nous entoure.
Plus d’humour
Quand on commence à boire, on imagine toujours que l’alcool va nous rendre plus drôle. D’ailleurs, la société voit les personnes sobres comme ennuyeuses et pas tellement amusantes. Ce qui est bien évidement complètement faux. Si l’alcool peut « décoincer » certaines personnes en début de soirée, inutile de vous dire qu’au-delà de quelques verres, il perd cette qualité au profit de nombreux défauts. Quoi qu’il en soit, dépendance et alcoolisme riment rarement avec joie de vivre et légèreté. Les consommations excessives entraînent souvent des pensées négatives et un comportement défensif. En outre, la culpabilité prend un telle place au quotidien, qu’elle laisse rarement de l’espace pour la gaîté. Arrêter de boire permet de gagner en bien-être et de laisser plus d’espace pour la joie et l’humour. Être sobre offre aussi la possibilité de mieux s’assumer et de pouvoir participer à des conversations gaies sans appréhension. C’est le retour de la joie authentique, sans artifices ni mensonges. Et cela aussi, je peux vous l’assurer, c’est un des réels bienfaits de la vie sans alcool.
En conclusion :
Arrêter de boire est bien évidement source de bienfaits pour la santé physique même si je ne l’ai pas abordé dans cet article. Mais bien au-delà du corps, c’est surtout l’état d’esprit dans son entièreté qui va se modifier pour s’ouvrir à de nouveaux possibles. Arrêter de boire, c’est se donner l’occasion de recommencer à vivre en toute liberté, autonomie et avec fierté. Être sobre c’est être capable de faire face aux moments difficiles de la vie sans alcool mais surtout de pouvoir, enfin, profiter des bons moments sans honte ni culpabilité. Je n’ai jamais regretté d’avoir arrêté de boire, vous pouvez me croire. Si vous vous posez des questions sur votre consommation, n’hésitez pas à chercher des réponses. Prenez soin de vous.
Laurence Van Accoleyen